Histoire du CIMP

Le Centre Internacional de Música Popular (CIMP) a été créé à Céret (Pyrénées-Orientales) en juin 1987 pour valoriser le répertoire des musiques et danses traditionnelles catalanes par des actions de recherche, de collectage, d’édition, de formation, d’animation et de diffusion – création.

Le CIMP, dès l’origine, s’est également intéressé aux autres musiques traditionnelles du bassin méditerranéen. Centre de ressource, centre de formation destinée aux professionnels et aux amateurs, centre de création et de diffusion, il intervient sur l’ensemble du département des Pyrénées-Orientales.

Le CIMP est également un acteur culturel du rapprochement des deux Catalognes, Nord et Sud Pyrénées. Soutenu par l’État (DRAC) et les collectivités territoriales (Région Occitanie, Département des Pyrénées-Orientales, Communauté de Communes du Vallespir et la Ville de Céret), le CIMP est en charge du pôle muséal Musée de la musique dans l’ancien Hôpital Saint Pierre, jouxtant la Capelleta.

Ce projet s’articule sur les pratiques patrimoniales, populaires et savante autour de 3 champs d’actions : le spectacle vivant (diffusion et création) et la formation (professionnels et amateurs), l’espace muséal des musiciens du monde (lieu d’exposition permanent et expositions nomades), un centre de ressource et de recherche.

CARTOGRAPHIE DES COLLECTIONS
Constituées de fonds multiples, les collections se composent aujourd’hui de plus de 3000 instruments et objets et sont enrichies d’un fonds documentaire de plus de 5000 références et 15000 partitions.
Fonds du Centre Internacional de Música Popular
La collection préexistante trouve son origine dans la collaboration de la Fédération Sardaniste du Roussillon et de l’Institució Músical Popular d’Europa Mediterrània qui ont travaillé à la constitution d’une collection d’instruments ainsi que d’un fonds documentaire sur les musiques de l’Europe méditerranéenne (collectage, conservation, archivage, diffusion) avant de la confier au Centre internacional de música popular à sa création en 1987.
Au fil des années, instruments traditionnels catalans et instruments d’harmonies-fanfares ont été collectés. Des opportunités et rencontres ont permis l’acquisition d’instruments issus des traditions musicales méditerranéennes et de duplications d’instruments de musique ancienne. Sur l’ensemble du fonds, soulignons la présence de pièces du plus grand intérêt organologique et ethnomusicologique, des pièces historiques qui illustrent l’évolution de la facture instrumentale et de la musique en Europe : serpent d’Eglise « Baudouin » (XVIIIe s.), serpent militaire « Forveille » (déb. XIXe s.), ophicléide « Martin » (XIXe s.), saxophone baryton système Georges.
Fonds Herzka Nil
Originaire d’une famille juive autrichienne, Heinz Stefan Herzka est né à Vienne en 1935. Sa famille fuit le nazisme et s’installe en Suisse. Il est pédopsychiatre, pédiatre et enseigne à l’université de Zurich. Verena Nil, originaire du canton de Berne en Suisse, est née à Aarau et thérapeute de mouvement. Au cours d’un voyage professionnel, Stefan découvre à Thessalonique (Grèce) le son du hautbois et se passionne pour cet instrument. Depuis plus de 40 ans, le couple n’a eu de cesse de voyager sur les grandes routes d’échange culturel mondial à la rencontre d’instruments, de musiciens et de facteurs. Le couple Herzka Nil a rassemblé de nombreux hautbois (entre autres instruments) existant encore dans les différentes traditions populaires : Asie Centrale, Inde, Chine, Indonésie, Vietnam, Egypte, Yémen, Zanzibar, Madagascar, Italie, Sicile, Mexique, Guatemala… L’abondant environnement documentaire (livres, disques, photographies) et divers objets (statues, tissus, bijoux, objets artisanaux, peintures) placent chaque instrument dans son contexte culturel et constituent un intérêt essentiel de la collection. Don fait à la ville de Céret, c’est en 2010 qu’a été signé l’acte de donation de cette importante collection.
Fonds Manyach
A travers les archives de la famille Manyach, c’est la vie des joglars depuis le début du XXe siècle que l’on découvre au fil des générations. Le fonds contient de nombreux articles d’Albert Manyach (1875-1962) sur la musique catalane parus entre 1921 et 1955 dans la presse locale ; des compositions de René Manyach (1902-1982) qui a mis en musique de nombreux poèmes d’écrivains célèbres (Apollinaire, Verlaine, Prévert…) et roussillonnais (Edmond Brazès, Abdon Poggi…) ; un tapuscrit d’Albert Manyach (fils de René) sur l’histoire de la famille et, à travers elle, celle des musiciens du Roussillon au cours du 20ème siècle.
Fonds Gendron
Ancien élève de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris où il fut massier à l’atelier de fresque de Ducos de la Haille, Jacques Gendron (1916-2008) installa son atelier à Céret après une carrière professionnelle qui le mena à l’autre bout du monde : Saïgon, Angkor, Laos (région de Luang Prabang), Indochine, Inde, Nouvelle Calédonie… Peintre, écrivain et passionné par les civilisations du Sud-Est asiatique, il rapporta de ses voyages de nombreux films et photos. A son décès, la mairie de Céret fut chargée par la famille de vider son atelier. Carnets de voyages, films et pellicules sont conservés au musée.
Acquisitions et dons
Les collections du musée s’enrichissent par voie de dons manuels. Ces derniers peuvent être de tout ordre (objets, documentation…) et sont essentiellement le fait de particuliers désireux de voir valoriser un patrimoine culturel et de conserver une partie de leur histoire familiale. L’acceptation des acquisitions est soumise à l’accord du Conseil scientifique et culturel du musée.
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Prêts et partenariats
Les quelques 3000 instruments et objets présents en réserve sont régulièrement sollicités par des lieux non-muséaux, bibliothèques et conservatoires. Ces prêts s’inscrivent dans la mission de diffusion des collections et contribuent au rayonnement du musée à l’échelle nationale.
Si la musique nous est si chère, c’est qu’elle est la parole la plus profonde de l’âme. Le cri harmonieux de sa joie et de sa douleur.
Romain Rolland